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The Wire, David Simon (2002)  / Baltimore, David Simon (1991)

 La plus ancienne du lot, la série culte, The Wire : Baltimore, dans les années 90, est l’une des villes au plus fort taux de criminalité des États-Unis. Alors journaliste au Baltimore Sun, David Simon a suivi pendant un an, jour après jour, les inspecteurs de l’unité des homicides de la ville. Son livre est le récit de ses heures passées jour et nuit dans leur quotidien. Des tensions raciales aux circuits de la drogue, en passant par les décisions politiques, judiciaires et administratives, parfois aberrantes, David Simon passe en revue chacun des aspects du crime à Baltimore qu’il mettra également en scène dans la série The Wire.

Entre fiction et réalité, Sur écoute pour le titre français, fait de la ville Baltimore le personnage central de cette série. Plongée sociologique au cœur d’une ville usée par les trafics, la série se concentre, dans chacune des cinq saisons, sur l’une des strates de la criminalité dans la ville avec pour fil conducteur le trafic de drogues. Avec pour point de départ, la rue, où police et gang se font la guerre, pour finir dans le milieu des médias, la série se frotte également aux luttes politiques comme au système éducatif. 

C’est une série complète, réaliste et comme vous l’aurez compris, plutôt sombre. Pourtant elle ne manque pas de briller par son scénario, ses dialogues affutés, sa mise en scène autant que par le jeu incroyable des acteurs tel Dominic West (The Affair) en flic un peu trop porté sur la bouteille ou encore Idris Elba (Luther) en chef de gang…

Sans doute, l’une des meilleures séries américaines…

 

The Walking dead, Frank Darabont et Robert Kirkman (2010) / Walking dead, Robert Kirkman (2003)

Des zombies, mais pas que… Dans le comics comme dans la série, Robert Kirkman ne propose pas juste de « l’horreur ». Bien sûr, il y a des morts vivants, du sang et des têtes qui roulent au sol mais c’est aussi un intéressant travail sociologique : comment se comporte l’homme en communauté lorsque le maitre mot de l’existence n’est plus vivre mais survivre ?

Le point de départ de The Walking Dead, c’est lorsque Rick Grimes (Andrew Lincoln) l’adjoint du shérif se réveille d'un coma de plusieurs semaines pour découvrir que la population a été ravagée par une épidémie inconnue qui transforme les êtres humains en morts-vivants, appelés « rôdeurs ». Après avoir retrouvé sa famille, il devient très vite le leader d'un groupe de rescapés d'Atlanta qui va devoir apprendre à se débrouiller dans ce nouveau monde, se protéger des morts-vivants mais surtout des vivants….

Un peu trop inégale à mon gout sur la qualité de ces huit saisons (la diffusion de la saison 9 commence en octobre), cette série vaut tout de même bien plus qu’un simple coup d’œil ! Et si vous en voulez encore plus, vous pouvez vous lancer dans Fear the walking dead (non disponible à la médiathèque), série dérivée de la précédente dans laquelle l’intrigue se déroule au tout début de l'épidémie dans la ville de Los Angeles cette fois.

 

 

Sherlock, Mark Matiss et Steven Goffat (2010) / Sherlock Holmes, personnage de fiction créé par Sir Arthur Conan Doyle dans le roman policier Une étude en rouge (1887)

Plus dur de parler de cette série policière britannique car c’est la seule que je n’ai pas suivi. Mais tout le monde connais Sherlock Holmes… Les aventures de ce dernier incarné par Benedict Cumberbatch (Imitation game) accompagné de son acolyte Dr Watson interprété par Martin Freeman  (Le Hobbit), sont cette fois transposées au 21ème siècle.

Anecdote intéressante : si Sherlock habite toujours au 221B Baker Street, l'extérieur visible dans la série est celui du 187 North Gower Street, à Londres également, la précédente adresse étant maintenant celle d'un musée consacré au héros crée par Sir Arthur Conan Doyle.

 

 

 

Game of Thrones, David Benioff et D. B. Weiss (2011) / Le trône de fer, George R.R. Martin (1996)

Dur de parler de Game of Thrones, série ou livre, tant le succès de l’un ou de l’autre ne semble plus à faire. Pour ceux qui ne se sont pas encore laissé tenter par l’univers médiéval fantastique de George R. R. Martin, voici le sujet :

« Il y a très longtemps, à une époque oubliée, une force a détruit l'équilibre des saisons. Dans un pays où l'été peut durer plusieurs années et l'hiver toute une vie, des forces sinistres et surnaturelles se pressent aux portes du Royaume des Sept Couronnes. La confrérie de la Garde de Nuit, protégeant le Royaume de toute créature pouvant provenir d'au-delà du Mur protecteur, n'a plus les ressources nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Après un été de dix années, un hiver rigoureux s'abat sur le Royaume avec la promesse d'un avenir des plus sombres. Pendant ce temps, complots et rivalités se jouent sur le continent pour s'emparer du Trône de Fer, le symbole du pouvoir absolu. » Allociné

Si comme moi, vous n’êtes fan ni des séries fantastiques, ni de l’univers médiéval fantastique, ne vous découragez pas pour autant. Game of Thrones est inévitablement à classer parmi les meilleures séries du moment. Des plans et des paysages à couper le souffle, de l’inattendu, un excellent jeu d’acteurs porté par exemple par Peter Dinklage (3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance) dans le rôle de Tyron Lannister ou encore Kit Harington (Brimstone) dans le rôle du célèbre Jon Snow… La série a reçu de nombreux prix et ce n’est pas pour rien ! Game of Thrones est à ce jour, une des séries télévisées les plus téléchargées illégalement dans le monde. Entrée dans le livre des records comme la série la plus diffusée dans le monde (173 pays), elle est aussi une des séries les plus chères de l'histoire – 10 millions par épisode pour la saison 6 !!

Attention cependant, c’est une série a regarder loin des yeux sensibles et des enfants. Peu de critiques sont faites à la série à part peut-être ses excès de scènes de violence et de sexe.

Mais à vous de vous faire une idée ! Par contre, on vous conseille de la réserver car elle traine rarement dans les rayons…

 

 

House of Cards (version américaine), Beau Willimon (2013) / House of Cards (version anglaise), Andrew Davis (1990) / House of Cards, Michael Dobbs (1989)

House of Cards est une adaptation américaine (première série originale de Netflix) de la série britannique, elle-même adapté du roman du même nom. Placée sous les feux des projecteurs il y a quelques mois après les accusations d’agressions sexuelles portées à l’acteur principal de la série, Kevin Spacey (Usual suspect, Fight club) dans le rôle de Frank Underwood, Netflix a décidé d’écarter l’acteur du tournage de la 6ème et dernière saison de la série.

Frank Underwood est un homme politique prêt à tout pour devenir président des Etats-Unis. Aussi bon orateur que manipulateur, il forme avec sa femme Claire (Robin Wright) un couple dévoré par l'ambition. Captivante, au moins sur ses deux premières saisons, la série use d’un procédé peu utilisé dans les séries télévisées : l'aparté. Frank Underwood s'adresse régulièrement au spectateur en regardant la caméra, brisant ainsi le quatrième mur, afin d'exposer ses idées ou de les faire deviner au spectateur.

Une série puissante sur les dessous de la politique.

 

 

 

The Leftovers,Damon Lindelof et Tom Perrotta (2014) / Les Disparus de Mapleton, Tom Perrotta (2013)

Pas la série la plus simple à présenter, pourtant avec ses trois saisons elle ne manquera pas de nous emmener si on se donne la peine de pousser un peu…

Du jour au lendemain, un 14 octobre en apparence ordinaire, 2% de la population disparaît mystérieusement de la surface de la terre. Adultes et enfants, parfois la quasi-totalité des membres  d’une famille, se sont tout simplement évanouis dans la nature.

Trois ans plus tard, la vie a repris son cours à Mapleton, une petite ville près de New York, mais tout a changé.  Personne n'a oublié ce qu’il s'est passé, ni ceux qui ont disparu. A l'approche des cérémonies de commémoration, le chef de la police locale, Kevin Garvey, brillamment interprété par Justin Theroux (Mulholland drive), est en état d'alerte maximale : des affrontements dangereux se préparent entre la population et un groupuscule comparable à une secte...

The Leftovers, qu’on pourrait traduire par « ceux qui restent » traite plus de l’angoisse et du désespoir des proches qui doivent vivre avec l’absence des leurs dans la crainte qu’une nouvelle disparition survienne que des causes inconnues de cette disparition. Un coup de coeur !

 

 

22.11.63,  J.J Abrams et Bridget Carpenter (2016) / 22/11/63, Stephen King (2011)

Les adaptations de romans de Stephen King ne manquent pas, au cinéma comme à la télévision. Celle-ci, sans être mémorable non plus, est plutôt réussie et vaut de lui consacrer quelques heures puisque son format de mini-série ne se prolongera pas au-delà des 9 épisodes sortis en 2016.

L’intrigue est centrée autour de Jake Epping (James Franco), professeur qui s’ennuie cruellement dans sa vie depuis sa séparation. Les papiers du divorce signés, sa femme passe à autre chose et ses étudiants ne semblent pas passionnés par ses cours. Pourtant, sa morne routine va voler en éclat lorsque son vieil ami Al Templeton va lui dévoiler l'existence d'un portail temporel qui permet d'être propulsé en 1960. Condamné par la maladie, ce dernier lui donne pour mission de remonter le temps afin de trouver un moyen d'empêcher le meurtre de JFK. Il espère ainsi transformer le présent en un monde meilleur.

Mais si changer le passé va se révéler bien plus dangereux qu'il ne le pensait, sa rencontre avec Sadie Dunhill (Sarah Gadon) va également le faire douter à bien des égards quant au chemin à prendre…

 

 

Big Little Lies, David E. Kelley et Jean-Marc Vallée (2017) / Petits secrets, grands mensonges, Liane Moriarty (2016)

David E. Kelley, c’est Ally Mc Beal, alors pour moi qui suis tombée dans les séries avec (entre quelques autres) Ally et son Larry (incarné à merveille par Robert Downey Jr.), j’y vais sans crainte ou presque… J’avais peur d’une série à la Desparate Housewives (pas trop ma tasse de thé) mais dès le premier épisode, aucun doute, on est ailleurs...

Si l’action du roman de Liane Moriarty se déroule dans une banlieue côtière de Sydney, la série Big Little Lies, raconte une histoire qui a lieu en Californie. Dans la petite ville de Monterey, Madeline, Jane et Celeste se lient d'amitié par l'intermédiaire de leurs enfants. Dans cette communauté, les parents se font la guerre par enfants interposés avec l’école comme principal champs de bataille. Si en surface, ces femmes semblent avoir des vies parfaites, cette apparence cache de sombres réalités. Elles font bonne figure face au monde extérieur mais chez elle, c’est une autre histoire. Pour autant, elles ne se doutent pas qu'elles vont se retrouver, des mois plus tard, au centre d'un tragique accident, survenu à la fête de l'école. Qui est mort? Qui est le coupable? Secrets, rumeurs et mensonges ne faisant pas bon ménage, c’est tout l’équilibre de la petite ville qui va être ébranlé.

Rien que pour Nicole Kidman qui s’essaie à la série (après un passage dans Top of the Lake), ça vaut le coup d’œil, même si c’est Reese Witherspoon qui entre dans son rôle de mère de famille quelque peu hystérique de manière magistrale.

La première saison est à voir absolument en attendant la suivante actuellement en cours de tournage !

Et Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club), co-créateur et réalisateur de la série ne s’arrête pas là puisqu’il réalise en 2018 (il faudra attendre un peu pour la voir à la médiathèque) la très bonne série Sharp Objects, elle aussi inspirée du roman Sur ma peau de Gillian Flynn.

 

 

The Handmaid’s tale, Bruce Miller (2017) / La servante écarlate, Margaret Atwood (1985)

Cette série est mon grand coup de cœur de l’année dernière !

Margaret Atwood, qui signe ce Roman aux allures de dystonie en 1985, dresse un sombre tableau de l’avenir des Etats-Unis (et du monde) et de la condition des femmes en particulier. Difficile d’imaginer que cette enseignante canadienne écrit aussi des livres pour enfants tant l’univers de La servante écarlate est cruel.

La série tournée à Ontario, et non aux Etats-Unis où se déroule l’intrigue, nous plonge dans un futur proche où la fertilité a cruellement baissé. Les « Fils de Jacob », une secte politico-religieuse protestante de type restaurationniste et aux accents fondamentalistes, a pris le pouvoir et divisent les femmes en trois catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. Sous couvert de religion, les dirigeants s’autorisent à faire des femmes des esclaves. C’est par le prisme de June, interprétée par Elisabeth Moss (Top of the Lake) à qui la performance vaut l’Emmy Award et le Golden Globe de la meilleure actrice de série télévisée dramatique, femme fertile condamnée à se reproduire pour les familles des dirigeants, que la série se déroule.

Ici, c'est la question de la femme en tant que "reproductrice" qui est en jeu. Mais plus largement, c'est la place de la femme au sein d'une société dirigée par les hommes qui est posée... Et c’est terrifiant ! Avec un très bon scénario, la série ne manque pas de nous emmener dès le premier épisode. Il faut ajouter à cela que les images, dans lesquelles s’inscrit le jeu de couleurs permettant d’identifier les  positions des femmes dans la société, sont magnifiques.

L’histoire du livre de Margaret Atwood se termine avec la première saison, la saison suivante s’affranchissant du récit pour offrir une suite à la série qui pourrait s’étendre sur plusieurs saisons encore.

Un coup de cœur de la médiathèque !