Focus littérature : plaisir de langues


Humour saveur aigre-douce

 

Il pleut et vous n’aimez pas la pluie (même si vous habitez la Bretagne) ? Une tristesse vous perce l’âme ? Cette petite série d’ouvrages pourrait, à leur lecture, vous redonner le sourire, voire, vous faire rire, en mode pince-sans-rire ou humour mordant.

Prêt à prendre le risque ?

Alors, c’est parti :

 

Petit traité des privilèges de l’homme mûr et autres réflexions nocturnes
Flemming Jensen

Editions Gaiä

 

Résumé :


Quelle chance d'être obligé de se lever la nuit pour des besoins purement physiologiques ! C'est l'occasion de donner libre cours à ses pensées sans risquer d'être dérangé. Si l'on n'est pas censé filer à la cuisine pour une collation nocturne, alors pourquoi les frigos sont-ils dotés d'une lampe qui s'allume ? Grâce au rituel qui s'installe, notre homme va désormais pouvoir philosopher en paix et régler pas mal de questions, de l'existence de Dieu à la guerre en Irak. Rien que ça.


Flemming Jensen, né le 18 octobre 1948 à Copenhague, est un écrivain, acteur et humoriste danois.
Il est l'auteur de Imaqa (1999), Le Blues du braqueur de banque (2012) et Maurice et Mahmoud (2013). En 2014, il adapte au Danemark les racontars de Jørn Riel pour le théâtre et publie en France Le petit traité des privilèges de l'homme mûr et autres réflexions nocturnes.

 

Cote : 847 JEN (Pôle Langues-Littérature)
 

Mon avis : laugh

De sympathiques moments cocasses, dans un style dynamique et jouant sur l’absurde, avec parfois des situations bien agréablement farfelues. Partage des réflexions de cet homme, ses états d’âme, ses interrogations. Divers sujets sont abordés : l’existence de Dieu, la céramique, les apôtres, l’origine des oeufs de Pâques, la guerre en Irak, la démographie, la maladie… bref il a un avis sur tout et ne se privera point pour le partager avec nous.
Ne le cachons nullement cependant : rien à voir avec son roman Imaqa, pur merveille de littérature - disponible à la médiathèque. Ici, ce sera léger, humour parfois un peu facile, mais à partager.

 

Pour savourer quelques extraits :

 

Sur les limites de ce qui est fabriqué par l’homme
« Maintenant que l’être humain est capable de se déplacer plus vite que le son, ce serait bien si plus de gens savaient où ils veulent aller. »

**********

Aveu réaliste
« Le quotient intellectuel global sur terre est constant. Il n’y a que la population qui augmente. »

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Sur la foi
« Les gens très pieux pèchent tout autant que nous autres. Leur religion leur interdit simplement de le savourer. »

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Méthode empirique du journalisme TV
« Une nouvelle doit durer vingt seconde. Une analyse de fond complète trente-cinq secondes »

 

Flemming Jensen


 

 

Pensées éparses d’un rabat-joie
Abel Castel

Editions Max Milo

 

Résumé :

Abel Castel est un amuseur pudique, un prince sans rire :
On m'a dit : « Jeune homme, épargnez-nous vos plaisanteries ! »
J'ai épargné, thésaurisé : j'ai mis l'humour de côté.
Voici toutes mes économies.
Mes largesses contre vos rondeurs.
Ma vie est un no woman's land.
Méfiez-vous du temps : il n'a l'air de rien.
Instruisez-vous, cultivez-vous, mais surtout : vivez ! Ca vous apprendra !
- Tu m'as manqué.
- Beaucoup ?
- De peu.
Je me fais vieux : je me raconte, je me répands, j'évioque.


Abel Castel est un amoureux des mots. Pensées éparses d'un rabat-joie constitue son premier recueil d'aphorismes.

 

Cote : 847 CAS (Pôle Langues-Littérature)

Mon avis :laugh

Petit livre pour petites pépites, légères et un brin désabusées parfois : chaque pensée va fuser comme un trait fin et concis, sous forme d’aphorismes – des pensées créées comme de petites réflexions sur la (sa) vie.
Cynique mais attachant, caustique mais jamais aigri, amusant et taquin, jouant à l’envie des clichés du rapport de l’homme à la femme, et d’autres petites anecdotes de vie et pensées éparses.

 

Quelques extraits à savourer :


Vous me prenez
pour un imbécile ?
-    Non,
mais je peux me tromper.

*

Pauvre Prince Charmant !
Après le surgelé
(la Belle au bois dormant),
Les conserves :
Les filles en boîte.

*

Vieux (n.m.)
La plus répandue des espèces
en voie de disparition

Abel Castel

 


Journées perdues
Frédéric Schiffter

Editions Séguier

 

Résumé :

Pour évoquer mon ennui, le mieux est de rendre compte de mes journées vouées à regarder passer le temps. L’homme affairé tient un agenda, l’homme sans horaire son journal intime. Le premier note ses rendez-vous avec les autres, le second consigne ses réunions avec lui-même. Mon livre est fait des carnets écrits du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016. Deux ans vécus à Biarritz, ville de tous mes excès casaniers. Des jours qui se sont succédé entre flâneries, lectures, griffonnages et siestes. Des nuits à faire les cent pas dans mon crâne en attente de l’aurore. Des heures qui ont tourné sans déformer la mollesse de leur cadran. En écrivant ces pages, j’ai trompé mon ennui sans lui être infidèle.

 

Frédéric Schiffter est né en 1956 en Haute-Volta (aujourd'hui Burkina Faso, appelé aussi le «pays des hommes intègres»). Dix ans plus tard, à la mort de son père, il échoue à Biarritz, où, depuis, il regarde passer le temps à travers les embruns. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont Sur le blabla et le chichi des philosophes, Le Plafond de Montaigne, et Délectations moroses.

 

Cote : 848 SCH (Pôle Langues-Littérature)

Mon avis :laugh

Paresse et farniente élevées à un art par goût de la tranquillité, du calme, d'un rythme différent.
Tristesse ontologique et spleen viscérale.
Littérature, philosophie, arts, plaisirs de la table, regard amer sur la société  - le journal commence directement sur le sujet de l’attentat contre Charlie Hebdo – le ton est délicieusement dandy et snob, un petit côté désuet intellectuel ; cela mord par pensées limpides, avec du style, de l’humour et de l’autodérision.

 


 

Quelques extraits à savourer :

"Dimanche, la Schiffterina reçoit un "SMS" de Khadidja, notre femme de ménage, qui lui fait part de sa décision de démissionner. Motif : "Votre mari est toujours dévêtu à la maison et cela m'empêche de travailler." Réponse de la Schiffterina : "Je vous comprends. Ça me fait le même effet."

*

«Je vais m'appartenir entièrement. Chaque jour sera à moi. J'en goûterai les heures au point de ne plus les distinguer. Je vais m'ennuyer avec volupté. Dormir, lire, aimer, écrire, flâner : mon véritable métier.»

Frédéric Schiffter

 

 

 

L’Encyclopédie du Gorafi : tout sur tout selon des sources contradictoires

Jean-François Buissière

Editions Flammarion

 

 Résumé :

« Le Gorafi (anagramme de « Le Figaro ») est à la base un site d'information parodique, créé en mai 2012 durant la campagne présidentielle française sur le modèle de The Onion, un journal satirique de fausses informations. Il a aussi été comparé à Infos du Monde et à L'Examineur. La dimension interactive du site permet aux lecteurs de réagir, comme dans les sites d'information, eux-mêmes agissant de façon parodique : langage SMS, utilisation inappropriée des majuscules, faux trolls ou militants politiques. » (source : Wikipédia)

Une encyclopédie version papier fut réalisée de ce journal satirique de désinformation.

 

Cote : 847 GOR (Pôle Langues-Littérature)

 

 

 

Mon avis :yes

Vous pourrez y piocher moult définitions délicieusement bouffonnes et néanmoins logiques. Un petit bonheur de parodie, à lire seul ou à plusieurs.